Je viens de publier sur Terra Eco une tribune sur la politique énergétique de la France. La monoculture énergétique mène notre pays dans le mur alors que des solutions existes. N'oublions pas qu'à tout problème complexe, il existe une solution simple : la mauvaise
La tribune peut être consultée à cette adresse : http://www.terra-economica.info/France-libere-ton-energie,12382.html
Je vous en souhaite bonne lecture.
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Oui, Jean Pierre Dupuy a raison : le concept même du principe de précaution – tel qu’il est actuellement compris et mis en œuvre – est « débile ». Dans le texte publié dans Libération du 16 septembre, le philosophe engagé se livre à une attaque en règle du principe de précaution. Mais la lecture attentive de son texte, et la mise en regard de cet article avec ces nombreux écrits sur le sujet, montre bien son attachement à la précaution et surtout au principe de responsabilité. Ce sont bien les interprétations actuelles qui sont faites par les « technicistes » et les « scientistes » promoteurs du progrès à tout prix, interprétations relayées par la plupart des décideurs politiques qui, de fait, affaiblissent considérablement le principe de précaution et en altère le concept, tel qu’il découle du « principe responsabilité » formulé par Hans Jonas. Ces interprétations erronées détournent effectivement le principe de précaution en le décrivant comme principe d’inaction, générant de facto critiques, controverses et réticences. Ces dérives conduisent également à des confusions fâcheuses entre précaution – gestion d’un risque supposé mais encore mal connu - et prévention – traitement d’un risque avéré.
Comment ne pas suivre Jean Pierre Dupuy quand il nous dit qu’il est faux de penser que « ce qui empêche les décideurs d’agir, c’est l’incertitude ». On voit bien que sur de nombreux sujets le risque est avéré – connu, réel, cerné…- et qu’en dépit de ces certitudes le politique reste inactif : changement climatique, contamination génétique par les OGM, prolifération nucléaire… pour ne citer que ceux là.
Bien évidemment, le risque zéro n’existe pas. Bien évidemment la société s’est toujours construite dans une dialectique complexe entre bénéfices escomptés et risques supposés de telle ou telle composante du progrès socio technique. Le principe de précaution devrait, dans le même temps, conduire à deux types de pratiques dans les champs scientifiques et politiques. D’une part, il devrait guider les politiques de recherche pour mieux comprendre les risques et donc en cerner la possible – ou impossible maîtrise. D’autre part, guider la décision politique et refreiner effectivement l’utilisation de procédés ou produits pour lesquels des risques, pour la santé, pour l’environnement, pour la société ont été identifiés, en particulier lorsque l’ampleur et l’impact de ces risques n’auraient pas été clairement cernés.
C’est probablement en approfondissant la compréhension des risques par la société et les modalités de gestion politique de ces risques – c’est à dire l’identification du bon équilibre entre l’espérance de certains bénéfices et l’acceptation de certains effets néfastes ou de certaines conséquences fâcheuses, que l’on pourra progresser vers une société de responsabilité, une société dans laquelle le principe de précaution sera un des éléments du contrat social. Sans nul doute, la hauteur de vue et la pertinence de l’analyse de Jean Pierre Dupuy devrait nous apporter beaucoup pour poursuivre ce débat.
Comment ne pas suivre Jean Pierre Dupuy quand il nous dit qu’il est faux de penser que « ce qui empêche les décideurs d’agir, c’est l’incertitude ». On voit bien que sur de nombreux sujets le risque est avéré – connu, réel, cerné…- et qu’en dépit de ces certitudes le politique reste inactif : changement climatique, contamination génétique par les OGM, prolifération nucléaire… pour ne citer que ceux là.
Bien évidemment, le risque zéro n’existe pas. Bien évidemment la société s’est toujours construite dans une dialectique complexe entre bénéfices escomptés et risques supposés de telle ou telle composante du progrès socio technique. Le principe de précaution devrait, dans le même temps, conduire à deux types de pratiques dans les champs scientifiques et politiques. D’une part, il devrait guider les politiques de recherche pour mieux comprendre les risques et donc en cerner la possible – ou impossible maîtrise. D’autre part, guider la décision politique et refreiner effectivement l’utilisation de procédés ou produits pour lesquels des risques, pour la santé, pour l’environnement, pour la société ont été identifiés, en particulier lorsque l’ampleur et l’impact de ces risques n’auraient pas été clairement cernés.
C’est probablement en approfondissant la compréhension des risques par la société et les modalités de gestion politique de ces risques – c’est à dire l’identification du bon équilibre entre l’espérance de certains bénéfices et l’acceptation de certains effets néfastes ou de certaines conséquences fâcheuses, que l’on pourra progresser vers une société de responsabilité, une société dans laquelle le principe de précaution sera un des éléments du contrat social. Sans nul doute, la hauteur de vue et la pertinence de l’analyse de Jean Pierre Dupuy devrait nous apporter beaucoup pour poursuivre ce débat.
Les Universités d’été des écologistes réunis qui se sont tenues récemment à Nantes marquent un tournant significatif. On y a vue une belle convergence d’enthousiasme pour continuer à pousser l’écologie politique comme élément structurant d’un nouveau projet dont notre société à bout de souffle à urgemment besoin.
J’ai eu la charge, et la chance, d’animer le débat fort intéressant traitant de l’alliance à construire pour battre la droite en 2012. Il n’est pas très difficile de faire parler des personnalités aussi diverses que Corinne Lepage de Cap 21, Corinne Morel d’Arleux pour le Front de Gauche, Patrice Bessac pour le PC, Pierre Moscovici du PS et nos amis Dany Cohn Bendit et Cécile Duflot. Il était plus difficile d’imaginer ce qui pourrait sortir de cette rencontre d’acteurs tiraillés entre les enthousiasmes d’une possible victoire de la gauche réunie, les oppositions programmatiques anciennes et quelques crispations actuelles, et pas seulement sémantiques des anticapitalistes notoires opposés aux tenants d’une réforme radicale du libéralisme.
Le débat a bien eu lieu et il a montré deux choses importantes. La première est que lorsque l’on veut vraiment gagner, il est possible de dépasser les apriori et les jugements de principe. Comme l’a souligné Moscovici, reprenant mon propos introductif, aucune force politique en présence ne pourra gagner seule en 2012. Dès lors il faut écouter avec attention les discours des uns et des autres pour mesurer les mutations en cours et identifier les convergences de fonds qui commencent à émerger et qui devraient permettre de construire « l’arc républicain » pour interdire la reconduction du locataire de l’Elysée. Peu importe qu’il y ait encore quelque doute sur l’ampleur de la mutation écologique qu’aurait effectué le PS. Le fait que le texte adopté par la convention sur le nouveau modèle développement marque une rupture. Le principal parti de Gauche reconnaît explicitement que l’écologie ne peut plus être délégué à une formation « périphérique ». Les mots sont peut être encore hésitants mais il est dit clairement que cette préoccupation doit irriguer le projet socialiste pour engager la transition écologique et sociale de la société. Les écologistes doivent tirer deux conclusions de cette évolution – qui n’est pas encore révolution…
D’une part, ils font maintenant jeu égal sur le débat politique au sens où l’écologie politique doit elle même sortir du réduit dans lequel la « délégation thématique » l’avait cantonné. Si le projet de l’écologie prend plus significativement forme depuis les Européennes de 2009, s’il s’est renforcé encore avec les Régionales de 2010, force est de constater qu’il y a encore pas mal de travail à faire pour que le projet d’une nouvelle organisation de la société porté par les Verts et Europe Ecologie réunis gagne en crédibilité, notamment sur les questions économiques ou industrielles et sur les enjeux de sécurité ou de justice sociale. Cette crédibilité passera aussi par une maturité accrue des militants qui doivent élargir progressivement et avec pertinence le champ de leurs préoccupations prioritaires historiquement centrées sur la question environnementale.
D’autre part, puisque le « vert » est entré, non pas dans le fruit mais dans la « rose », il faut s’engouffrer dans la brèche et mettre le Parti socialiste face à ces hésitations et ses contradictions chaque fois que possible. Pas seulement pour gagner sur des combats symboliques comme Notre Dame des Landes mais pour forcer les socialistes à approfondir leur réflexion et mettre en cohérence leurs propositions.
A l’autre bout de l’arc républicain qu’il faudra construire, on a pu constater à Nantes, qu’en dépit des critiques qu’elle avait formulées contre les Verts jugés trop anticapitalistes, Corinne Lepage a été chaudement applaudie, en particulier pour ses propos sur la politique énergétique. Constater que le discours de cette ancienne ministre d’un gouvernement de Droite trouve un écho favorable dans cette assemblée plutôt ancrée à gauche est un bel encouragement à poursuivre le dialogue pour identifier ce qui peut – et doit rapprocher – les écologistes soucieux de promouvoir une véritable transformation écologique et sociale de la société.
Le deuxième enseignement de ce débat est qu’il faut s’engager très rapidement dans une démarche pragmatique pour identifier les points de convergence possible, convergences sur lesquelles il sera possible de construire un accord suffisamment fort. La méthode proposé par Dany Cohn Bendit et qui consisterait à repérer une vingtaine de points sur lesquels nous devront construire ces convergences me semble la bonne. C’est effectivement dans les détails que le diable se cache et il faudra débusquer ces détails qui fâchent et qui si on ne les pointent pas suffisamment tôt conduisent au délitement progressif de l’alliance et génèrent désillusions et frustrations. Et pour que les détails ne nous aveuglent pas il faudra, me semble-t-il savoir prendre de la hauteur. Cela peut paraître contradictoire mais ç ne l’est pas. Par exemple, pour éviter de s’enfermer dans l’opposition historique entre pro et anti nucléaire, parlons de politique énergétique à l’échelle européenne en croisant les enjeux climatiques, les préoccupations légitimes de souveraineté énergétique, les questions incontournables de coût et les conséquences en matière de précarité énergétique, les intérêts d’une diversification et d’une déconcentration de la production en matière de création d’emploi et d’autonomie des territoires. C’est par cette approche que nous ferons aisément, la démonstration que le nucléaire n’a pas sa place dans cette politique et qu’il convient d’en programmer la sortie. Nous pourrions, d’ailleurs reprendre l’argument avancé à Nantes par Corinne Lepage, d’un débat sur l’utilisation responsable de l’investissement public qui en dans la période de contrainte budgétaire que nous traversons devrait finir de convaincre les plus défenseurs les plus zélés de l’atome. Nous pourrions préconiser la même approche pour éviter la confrontation directe sur les OGM et parler de stratégie agricole pour une souveraineté alimentaire élargie au pays du Sud. Nous pourrions parler de réseaux de transports pour éviter d’être coincés dans les logiques « localo-localistes » de tel ou tel tronçon d’autoroute. La démarche est exigeante certes. Elle est complexe, nous n’en doutons pas. Mais la construction d’un accord sur des principes fort et clairement affirmés est probablement à ce prix. C’est aussi dans cet exercice que nous devrons souligner, comme nous y invitait Cécile Duflot dans sa conclusion du débat, les principes réplicains qui nous sont chers et qui sont si brutalement foulés au pied par Sarkozy.
Nous avons encore un peu de temps pour construire cet « accord de principes ». Mettons nous au travail sans tarder !
Le débat a bien eu lieu et il a montré deux choses importantes. La première est que lorsque l’on veut vraiment gagner, il est possible de dépasser les apriori et les jugements de principe. Comme l’a souligné Moscovici, reprenant mon propos introductif, aucune force politique en présence ne pourra gagner seule en 2012. Dès lors il faut écouter avec attention les discours des uns et des autres pour mesurer les mutations en cours et identifier les convergences de fonds qui commencent à émerger et qui devraient permettre de construire « l’arc républicain » pour interdire la reconduction du locataire de l’Elysée. Peu importe qu’il y ait encore quelque doute sur l’ampleur de la mutation écologique qu’aurait effectué le PS. Le fait que le texte adopté par la convention sur le nouveau modèle développement marque une rupture. Le principal parti de Gauche reconnaît explicitement que l’écologie ne peut plus être délégué à une formation « périphérique ». Les mots sont peut être encore hésitants mais il est dit clairement que cette préoccupation doit irriguer le projet socialiste pour engager la transition écologique et sociale de la société. Les écologistes doivent tirer deux conclusions de cette évolution – qui n’est pas encore révolution…
D’une part, ils font maintenant jeu égal sur le débat politique au sens où l’écologie politique doit elle même sortir du réduit dans lequel la « délégation thématique » l’avait cantonné. Si le projet de l’écologie prend plus significativement forme depuis les Européennes de 2009, s’il s’est renforcé encore avec les Régionales de 2010, force est de constater qu’il y a encore pas mal de travail à faire pour que le projet d’une nouvelle organisation de la société porté par les Verts et Europe Ecologie réunis gagne en crédibilité, notamment sur les questions économiques ou industrielles et sur les enjeux de sécurité ou de justice sociale. Cette crédibilité passera aussi par une maturité accrue des militants qui doivent élargir progressivement et avec pertinence le champ de leurs préoccupations prioritaires historiquement centrées sur la question environnementale.
D’autre part, puisque le « vert » est entré, non pas dans le fruit mais dans la « rose », il faut s’engouffrer dans la brèche et mettre le Parti socialiste face à ces hésitations et ses contradictions chaque fois que possible. Pas seulement pour gagner sur des combats symboliques comme Notre Dame des Landes mais pour forcer les socialistes à approfondir leur réflexion et mettre en cohérence leurs propositions.
A l’autre bout de l’arc républicain qu’il faudra construire, on a pu constater à Nantes, qu’en dépit des critiques qu’elle avait formulées contre les Verts jugés trop anticapitalistes, Corinne Lepage a été chaudement applaudie, en particulier pour ses propos sur la politique énergétique. Constater que le discours de cette ancienne ministre d’un gouvernement de Droite trouve un écho favorable dans cette assemblée plutôt ancrée à gauche est un bel encouragement à poursuivre le dialogue pour identifier ce qui peut – et doit rapprocher – les écologistes soucieux de promouvoir une véritable transformation écologique et sociale de la société.
Le deuxième enseignement de ce débat est qu’il faut s’engager très rapidement dans une démarche pragmatique pour identifier les points de convergence possible, convergences sur lesquelles il sera possible de construire un accord suffisamment fort. La méthode proposé par Dany Cohn Bendit et qui consisterait à repérer une vingtaine de points sur lesquels nous devront construire ces convergences me semble la bonne. C’est effectivement dans les détails que le diable se cache et il faudra débusquer ces détails qui fâchent et qui si on ne les pointent pas suffisamment tôt conduisent au délitement progressif de l’alliance et génèrent désillusions et frustrations. Et pour que les détails ne nous aveuglent pas il faudra, me semble-t-il savoir prendre de la hauteur. Cela peut paraître contradictoire mais ç ne l’est pas. Par exemple, pour éviter de s’enfermer dans l’opposition historique entre pro et anti nucléaire, parlons de politique énergétique à l’échelle européenne en croisant les enjeux climatiques, les préoccupations légitimes de souveraineté énergétique, les questions incontournables de coût et les conséquences en matière de précarité énergétique, les intérêts d’une diversification et d’une déconcentration de la production en matière de création d’emploi et d’autonomie des territoires. C’est par cette approche que nous ferons aisément, la démonstration que le nucléaire n’a pas sa place dans cette politique et qu’il convient d’en programmer la sortie. Nous pourrions, d’ailleurs reprendre l’argument avancé à Nantes par Corinne Lepage, d’un débat sur l’utilisation responsable de l’investissement public qui en dans la période de contrainte budgétaire que nous traversons devrait finir de convaincre les plus défenseurs les plus zélés de l’atome. Nous pourrions préconiser la même approche pour éviter la confrontation directe sur les OGM et parler de stratégie agricole pour une souveraineté alimentaire élargie au pays du Sud. Nous pourrions parler de réseaux de transports pour éviter d’être coincés dans les logiques « localo-localistes » de tel ou tel tronçon d’autoroute. La démarche est exigeante certes. Elle est complexe, nous n’en doutons pas. Mais la construction d’un accord sur des principes fort et clairement affirmés est probablement à ce prix. C’est aussi dans cet exercice que nous devrons souligner, comme nous y invitait Cécile Duflot dans sa conclusion du débat, les principes réplicains qui nous sont chers et qui sont si brutalement foulés au pied par Sarkozy.
Nous avons encore un peu de temps pour construire cet « accord de principes ». Mettons nous au travail sans tarder !
Bruno Rebelle |
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Directeur de Transitions, agence conseil en développement durable Ancien responsable de Greenpeace en France et à l'international |
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| Par Bruno Rebelle | Samedi 18 Septembre 2010 à 17:34 | 0 commentaire