Réaction de Bruno Rebelle après la diffusion du magazine Cash Investigation du 24 janvier 2017
Chère Elise,
Je me dois de rectifier quelques contres vérités que vous avez soulevées dans votre reportage du mardi 24 janvier. Vous affirmez que j’ai refusé de répondre à vos questions. Ceci est faux : vous souhaitiez m’interviewer en tant que porte-parole d’APP or je ne suis ni le porte-parole d’APP, ni celui d’aucun de nos autres clients et je n’ai aucune légitimité ni aucun mandat pour répondre à ce titre.
En revanche, vous oubliez de préciser que j'ai échangé à différentes reprises avec votre collaboratrice Marie Maurice, reçue dans nos bureaux le 25 janvier 2016*, pour lui présenter les éléments de contexte indonésiens et pour lui exposer les contours de la mission de conseil que nous assurons auprès d’APP. Vous semblez aussi oublier que nous vous avons invitée dans nos locaux, le 20 septembre 2016*, pour une interview que vous avez finalement annulée.
Je me dois de rectifier quelques contres vérités que vous avez soulevées dans votre reportage du mardi 24 janvier. Vous affirmez que j’ai refusé de répondre à vos questions. Ceci est faux : vous souhaitiez m’interviewer en tant que porte-parole d’APP or je ne suis ni le porte-parole d’APP, ni celui d’aucun de nos autres clients et je n’ai aucune légitimité ni aucun mandat pour répondre à ce titre.
En revanche, vous oubliez de préciser que j'ai échangé à différentes reprises avec votre collaboratrice Marie Maurice, reçue dans nos bureaux le 25 janvier 2016*, pour lui présenter les éléments de contexte indonésiens et pour lui exposer les contours de la mission de conseil que nous assurons auprès d’APP. Vous semblez aussi oublier que nous vous avons invitée dans nos locaux, le 20 septembre 2016*, pour une interview que vous avez finalement annulée.
Je l’admets les images choc de votre irruption particulièrement brutale, le 5 septembre, à Convergences, sont nettement plus génératrices d’audience qu’une interview classique dans nos locaux. Ce jour là, vous avez perturbé un atelier de travail multi-acteurs dont l’objectif était de rechercher des solutions concrètes pour limiter la déforestation, notamment en Indonésie. Nous vous avons d’ailleurs invitée à assister à ces échanges très constructifs mais je constate que votre métier ne consiste ni à comprendre la complexité des situations, ni à faire avancer les problématiques sociales ou environnementales.
A l’occasion de votre interpellation à Convergences, nous avions convenu d’une rencontre, plus au calme, dans nos bureaux, le 20 septembre. Nous avions aussi convenu que vous deviez nous faire passer les 10 demandes d’interview que vous nous aviez, soi-disant, envoyées. Là aussi vous avez dû oublier, car nous n’avons jamais rien reçu. Surtout, j’ai été très surpris que vous refusiez cette interview lorsque je vous ai précisé que par souci de transparence, nous avions fait appel à un Journaliste Reporter d’Images détenteur d’une carte de presse pour filmer l’intégralité de l’interview afin de nous protéger d’éventuels raccourcis que vous auriez pu faire au montage de cet interview. Vos méthodes d’investigation souffriraient-elles d’un manque de transparence ?
A l’occasion de votre interpellation à Convergences, nous avions convenu d’une rencontre, plus au calme, dans nos bureaux, le 20 septembre. Nous avions aussi convenu que vous deviez nous faire passer les 10 demandes d’interview que vous nous aviez, soi-disant, envoyées. Là aussi vous avez dû oublier, car nous n’avons jamais rien reçu. Surtout, j’ai été très surpris que vous refusiez cette interview lorsque je vous ai précisé que par souci de transparence, nous avions fait appel à un Journaliste Reporter d’Images détenteur d’une carte de presse pour filmer l’intégralité de l’interview afin de nous protéger d’éventuels raccourcis que vous auriez pu faire au montage de cet interview. Vos méthodes d’investigation souffriraient-elles d’un manque de transparence ?
Votre reportage questionne l’intégrité de l’ancien dirigeant de Greenpeace que je suis. Sachez que j’assume parfaitement, après avoir occupé des responsabilités importantes dans cette grande organisation de défense de l’environnement, le fait de conseiller aujourd'hui des entreprises ou des territoires qui font le choix de transformer leurs pratiques pour réduire leur impact sur l’environnement. J’ai ainsi, la « prétention » de poursuivre la même démarche de stimulation et d’accompagnement du changement. Je le fais aujourd’hui depuis ma position de « conseiller » et je ne vois vraiment pas en quoi cette pratique est critiquable.
Vous laissez entendre, chère Elise, que, ce faisant, je serais un instrument de Greenwashing. Je vous mets au défit, de démontrer cette accusation. Je n’embellis aucune situation et ne masque aucune difficulté. Oui, j’assume de conseiller des entreprises qui ont des pratiques à améliorer, un héritage à compenser, une confiance à restaurer. Vous admettrez que cela est à la fois plus difficile mais aussi potentiellement plus efficace que de se contenter de dénoncer des faits regrettables ici ou là, ou de souligner des gestes merveilleux mais dont la marginalité n’est malheureusement pas à la hauteur des transformations qu’il faut opérer dans le monde.
Vous laissez entendre, chère Elise, que, ce faisant, je serais un instrument de Greenwashing. Je vous mets au défit, de démontrer cette accusation. Je n’embellis aucune situation et ne masque aucune difficulté. Oui, j’assume de conseiller des entreprises qui ont des pratiques à améliorer, un héritage à compenser, une confiance à restaurer. Vous admettrez que cela est à la fois plus difficile mais aussi potentiellement plus efficace que de se contenter de dénoncer des faits regrettables ici ou là, ou de souligner des gestes merveilleux mais dont la marginalité n’est malheureusement pas à la hauteur des transformations qu’il faut opérer dans le monde.
Effectivement, le conseiller que je suis prend le risque de voir son client échouer dans sa volonté de transformation. Sauf à faire la preuve de cet échec, vos accusations à mon égard sont malvenues, infondées et surtout fort peu intéressantes pour la cause que vous annoncez vouloir défendre. Je prends aussi le risque que mon travail de conseil fasse aboutir les transformations souhaitées, et qui, portées par une entreprise ayant une capacité d’action très conséquente entrainera des changements de fond très importants dans l’ensemble de son secteur d’activité, dans son pays et sur les marchés internationaux.
Je regrette que vous n’ayez pas pris le temps de rencontrer les dirigeants de Greenpeace en Indonésie qui depuis 2013, accompagnent APP dans la mise en œuvre de sa politique de protection et de restauration des forêts. Greenpeace vous aurait alors informée qu’il suspendait toute collaboration avec un autre acteur indonésien, APRIL concurrent direct d'APP, du fait que cette autre entreprise manque à ses engagements. Greenpeace Indonésie vous aurait également informée que ses représentants participent tous les mois aux réunions de pilotage du programme de terrain que met en œuvre APP. (La dernière réunion entre APP et Greenpeace a eu lieu de 17 janvier dernier).
Je regrette que vous n’ayez pas pris le temps de rencontrer les dirigeants de Greenpeace en Indonésie qui depuis 2013, accompagnent APP dans la mise en œuvre de sa politique de protection et de restauration des forêts. Greenpeace vous aurait alors informée qu’il suspendait toute collaboration avec un autre acteur indonésien, APRIL concurrent direct d'APP, du fait que cette autre entreprise manque à ses engagements. Greenpeace Indonésie vous aurait également informée que ses représentants participent tous les mois aux réunions de pilotage du programme de terrain que met en œuvre APP. (La dernière réunion entre APP et Greenpeace a eu lieu de 17 janvier dernier).
Je regrette enfin, que vous n’ayez su traiter le sujet complexe qu’est la déforestation en Indonésie. Près de deux ans après les feux de 2015 vous concentrez vos attaques sur un seul acteur, sans même faire état des évolutions de ses pratiques en matière de prévention de ces feux ou de restauration des tourbières. Surtout, vous simplifiez à l’excès un sujet complexe : vous ne parlez pas de l’huile de palme, des agro-carburants, du secteur minier, de la production d'hévéa, du programme gouvernemental de transmigration, des 15 millions de petits producteurs indépendants représentant plus de 40% de la production de palme, qui chaque année utilisent la technique du brûlis pour augmenter les surfaces cultivées. Cette partialité et ces simplifications ne servent pas la cause que je continue à défendre avec mon équipe : la promotion de changements structurels pour une protection durable des forêts en Indonésie et dans le reste du monde.
Le fait est que cette complexité ne tient pas dans un format de 52 minutes et n’est pas compatible avec votre course à l’audience. Je vous laisse méditer sur cette citation d’Alexis de Tocqueville particulièrement à propos : "Une idée fausse mais claire et précise, aura toujours plus de puissance dans le monde qu'une idée vraie mais complexe" (extrait de « La démocratie en Amérique »).
Bruno Rebelle, directeur de Transitions.
Le fait est que cette complexité ne tient pas dans un format de 52 minutes et n’est pas compatible avec votre course à l’audience. Je vous laisse méditer sur cette citation d’Alexis de Tocqueville particulièrement à propos : "Une idée fausse mais claire et précise, aura toujours plus de puissance dans le monde qu'une idée vraie mais complexe" (extrait de « La démocratie en Amérique »).
Bruno Rebelle, directeur de Transitions.
Présentation de mon ouvrage Libérons les énergies ! par Coralie Schaub de Libération.
De quoi parle-t-on, au juste ? Quels enjeux - aussi complexes que majeurs - se cachent derrière l’expression technocratique «transition énergétique» ? Pourquoi faut-il «radicalement» repenser notre politique énergétique, au sens étymologique du terme, c’est-à-dire en partant de la racine du problème : l’énergie surabondante est une illusion, il faudra apprendre à en consommer moins ? Pourquoi modifier notre «bouquet» énergétique, trop dépendant du pétrole, du gaz et du nucléaire, pour privilégier les renouvelables ? Pourquoi cette transition est-elle urgente et indispensable ? Créera-t-elle des emplois ? Sera-t-elle rentable ? Les gaz de schiste sont-ils un miracle ou un mirage ? Que font nos voisins ?
Si ça se bouscule dans vos méninges, si vous entendez tout et son contraire sur le sujet, si celui-ci vous barbe ou vous paraît trop technique, voici un livre qui (re)met les idées au clair. En rappelant d’abord, car on l’oublie trop souvent, que l’énergie est «le système sanguin qui irrigue notre société». En détaillant point par point les principaux éléments du débat. Et en insistant sur le fait que «la transition énergétique sera un long combat»,qui demandera du courage pour lutter contre la tentation d’un immobilisme «dangereux, coûteux et mortifère», et qui nécessitera l’implication de chacun. D’ailleurs, collectivités, entreprises et citoyens s’engagent déjà, «il suffit de sortir de Paris et des cercles du pouvoir - économiques et politiques - souvent un peu étouffants» pour le constater, écrit l’auteur.
Celui-ci, Bruno Rebelle, est un écolo de longue date : il dirige une agence conseil en développement durable, mais est aussi un «ex» de Greenpeace, du comité de pilotage du débat national sur la transition énergétique (dont les conclusions ont été rendues en juillet 2013) ou de la campagne présidentielle de Ségolène Royal en 2007 (en tant que conseiller environnement). Son propos n’en est pas moins mesuré, argumenté, précis, plus «expert» qu’«engagé». Utile, donc, pour bien saisir les enjeux, à l’heure où le projet de loi présenté en grande pompe le 18 juin par la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal (toujours elle !), vendu comme prenant le virage d’un «nouveau modèle énergétique», est en fait davantage un texte de compromis et de petits pas dont les moyens ne sont pas vraiment à la hauteur des ambitions. Et qu’il risque d’être raboté pour satisfaire les quelques entreprises dont le business modèle en sera perturbé.
«Libérons les énergies !» de Bruno Rebelle, éd. Lignes de repères, 171 pp., 17 €.
Par Coralie Schaub
Si ça se bouscule dans vos méninges, si vous entendez tout et son contraire sur le sujet, si celui-ci vous barbe ou vous paraît trop technique, voici un livre qui (re)met les idées au clair. En rappelant d’abord, car on l’oublie trop souvent, que l’énergie est «le système sanguin qui irrigue notre société». En détaillant point par point les principaux éléments du débat. Et en insistant sur le fait que «la transition énergétique sera un long combat»,qui demandera du courage pour lutter contre la tentation d’un immobilisme «dangereux, coûteux et mortifère», et qui nécessitera l’implication de chacun. D’ailleurs, collectivités, entreprises et citoyens s’engagent déjà, «il suffit de sortir de Paris et des cercles du pouvoir - économiques et politiques - souvent un peu étouffants» pour le constater, écrit l’auteur.
Celui-ci, Bruno Rebelle, est un écolo de longue date : il dirige une agence conseil en développement durable, mais est aussi un «ex» de Greenpeace, du comité de pilotage du débat national sur la transition énergétique (dont les conclusions ont été rendues en juillet 2013) ou de la campagne présidentielle de Ségolène Royal en 2007 (en tant que conseiller environnement). Son propos n’en est pas moins mesuré, argumenté, précis, plus «expert» qu’«engagé». Utile, donc, pour bien saisir les enjeux, à l’heure où le projet de loi présenté en grande pompe le 18 juin par la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal (toujours elle !), vendu comme prenant le virage d’un «nouveau modèle énergétique», est en fait davantage un texte de compromis et de petits pas dont les moyens ne sont pas vraiment à la hauteur des ambitions. Et qu’il risque d’être raboté pour satisfaire les quelques entreprises dont le business modèle en sera perturbé.
«Libérons les énergies !» de Bruno Rebelle, éd. Lignes de repères, 171 pp., 17 €.
Par Coralie Schaub
Lettre ouverte à Messieurs les ministres
Philippe Martin, Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie
Arnaud Montebourg, Ministre du Redressement productif, et
Pierre Moscovici, Ministre de l’Economie et des finances
La France doit sauver son industrie photovoltaïque. Alors que la transition énergétique devient une évidence partout dans le monde, cette technologie d’avenir est en passe de mettre la clef sous la porte en France sans une intervention rapide des pouvoirs publics.
Nous parlons ici d’une filière industrielle jeune qui s’appuie sur une énergie gratuite et abondante. Une filière qui a créé 35 000 emplois en dix ans.
De Lannion avec Sillia, à Vénissieux avec Bosch, des outils industriels performants ont vu le jour dans tout le pays, complétés par un réseau dense de PME pour assurer la logistique d’installation et de maintenance.
Cette dynamique industrielle et énergétique est aujourd’hui au bord du gouffre, car elle n’a plus la moindre visibilité. Pour se développer un projet industriel a besoin de stabilité juridique et financière. Or, depuis trois ans, l’instabilité est la règle. Les dernières entreprises ne doivent leur survie qu’à la détermination des salariés et de leur direction.
Conséquence directe : les cessations d’activité du secteur s’enchaînent. Plus de 15 000 emplois ont été déjà été détruits. Il faut que cette hémorragie cesse et qu’un plan volontariste de soutien du photovoltaïque se mette en place.
C’est un profond sentiment d’incompréhension, d’abandon et de colère qui domine dans le secteur, alors que le Président de la République a encore rappelé son engagement en faveur des énergies renouvelables lors de la dernière Conférence environnementale, et que les discours se multiplient pour souligner l’importance des secteurs industriels d’avenir.
Par cet appel nous souhaitons que les pouvoirs publics prennent la mesure de l’enjeu, et qu’en concertation avec tous les acteurs de la filière, ils établissent dans les jours qui viennent un plan de sauvetage de notre industrie photovoltaïque qui lui donne une visibilité pour les trois années à venir, et lui permettent de participer à la ré-industrialisation de notre pays.
Appel lancé par Yannick Jadot Député Européen et relayé par de nombreux acteurs politiques et industriels
Nous parlons ici d’une filière industrielle jeune qui s’appuie sur une énergie gratuite et abondante. Une filière qui a créé 35 000 emplois en dix ans.
De Lannion avec Sillia, à Vénissieux avec Bosch, des outils industriels performants ont vu le jour dans tout le pays, complétés par un réseau dense de PME pour assurer la logistique d’installation et de maintenance.
Cette dynamique industrielle et énergétique est aujourd’hui au bord du gouffre, car elle n’a plus la moindre visibilité. Pour se développer un projet industriel a besoin de stabilité juridique et financière. Or, depuis trois ans, l’instabilité est la règle. Les dernières entreprises ne doivent leur survie qu’à la détermination des salariés et de leur direction.
Conséquence directe : les cessations d’activité du secteur s’enchaînent. Plus de 15 000 emplois ont été déjà été détruits. Il faut que cette hémorragie cesse et qu’un plan volontariste de soutien du photovoltaïque se mette en place.
C’est un profond sentiment d’incompréhension, d’abandon et de colère qui domine dans le secteur, alors que le Président de la République a encore rappelé son engagement en faveur des énergies renouvelables lors de la dernière Conférence environnementale, et que les discours se multiplient pour souligner l’importance des secteurs industriels d’avenir.
Par cet appel nous souhaitons que les pouvoirs publics prennent la mesure de l’enjeu, et qu’en concertation avec tous les acteurs de la filière, ils établissent dans les jours qui viennent un plan de sauvetage de notre industrie photovoltaïque qui lui donne une visibilité pour les trois années à venir, et lui permettent de participer à la ré-industrialisation de notre pays.
Appel lancé par Yannick Jadot Député Européen et relayé par de nombreux acteurs politiques et industriels
Bruno Rebelle |
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Directeur de Transitions, agence conseil en développement durable Ancien responsable de Greenpeace en France et à l'international |
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| Par Bruno REBELLE | Mardi 24 Janvier 2017 à 21:00 | 6 commentaires