Lettre ouverte à Messieurs les ministres
Philippe Martin, Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie
Arnaud Montebourg, Ministre du Redressement productif, et
Pierre Moscovici, Ministre de l’Economie et des finances
La France doit sauver son industrie photovoltaïque. Alors que la transition énergétique devient une évidence partout dans le monde, cette technologie d’avenir est en passe de mettre la clef sous la porte en France sans une intervention rapide des pouvoirs publics.
Nous parlons ici d’une filière industrielle jeune qui s’appuie sur une énergie gratuite et abondante. Une filière qui a créé 35 000 emplois en dix ans.
De Lannion avec Sillia, à Vénissieux avec Bosch, des outils industriels performants ont vu le jour dans tout le pays, complétés par un réseau dense de PME pour assurer la logistique d’installation et de maintenance.
Cette dynamique industrielle et énergétique est aujourd’hui au bord du gouffre, car elle n’a plus la moindre visibilité. Pour se développer un projet industriel a besoin de stabilité juridique et financière. Or, depuis trois ans, l’instabilité est la règle. Les dernières entreprises ne doivent leur survie qu’à la détermination des salariés et de leur direction.
Conséquence directe : les cessations d’activité du secteur s’enchaînent. Plus de 15 000 emplois ont été déjà été détruits. Il faut que cette hémorragie cesse et qu’un plan volontariste de soutien du photovoltaïque se mette en place.
C’est un profond sentiment d’incompréhension, d’abandon et de colère qui domine dans le secteur, alors que le Président de la République a encore rappelé son engagement en faveur des énergies renouvelables lors de la dernière Conférence environnementale, et que les discours se multiplient pour souligner l’importance des secteurs industriels d’avenir.
Par cet appel nous souhaitons que les pouvoirs publics prennent la mesure de l’enjeu, et qu’en concertation avec tous les acteurs de la filière, ils établissent dans les jours qui viennent un plan de sauvetage de notre industrie photovoltaïque qui lui donne une visibilité pour les trois années à venir, et lui permettent de participer à la ré-industrialisation de notre pays.
Appel lancé par Yannick Jadot Député Européen et relayé par de nombreux acteurs politiques et industriels
Nous parlons ici d’une filière industrielle jeune qui s’appuie sur une énergie gratuite et abondante. Une filière qui a créé 35 000 emplois en dix ans.
De Lannion avec Sillia, à Vénissieux avec Bosch, des outils industriels performants ont vu le jour dans tout le pays, complétés par un réseau dense de PME pour assurer la logistique d’installation et de maintenance.
Cette dynamique industrielle et énergétique est aujourd’hui au bord du gouffre, car elle n’a plus la moindre visibilité. Pour se développer un projet industriel a besoin de stabilité juridique et financière. Or, depuis trois ans, l’instabilité est la règle. Les dernières entreprises ne doivent leur survie qu’à la détermination des salariés et de leur direction.
Conséquence directe : les cessations d’activité du secteur s’enchaînent. Plus de 15 000 emplois ont été déjà été détruits. Il faut que cette hémorragie cesse et qu’un plan volontariste de soutien du photovoltaïque se mette en place.
C’est un profond sentiment d’incompréhension, d’abandon et de colère qui domine dans le secteur, alors que le Président de la République a encore rappelé son engagement en faveur des énergies renouvelables lors de la dernière Conférence environnementale, et que les discours se multiplient pour souligner l’importance des secteurs industriels d’avenir.
Par cet appel nous souhaitons que les pouvoirs publics prennent la mesure de l’enjeu, et qu’en concertation avec tous les acteurs de la filière, ils établissent dans les jours qui viennent un plan de sauvetage de notre industrie photovoltaïque qui lui donne une visibilité pour les trois années à venir, et lui permettent de participer à la ré-industrialisation de notre pays.
Appel lancé par Yannick Jadot Député Européen et relayé par de nombreux acteurs politiques et industriels
Kumi Naidoo, Directeur exécutif de Greenpeace International a écrit au Président Vladimir Putin pour lui proposer de venir le rencontrer à Moscou pour négocier la libération des 28 activistes et des 2 journalistes qui avaient protester contre l'implantation de la plateforme de forage de Gazprom en plein Océan Arctique, la même où les conséquences du réchauffement climatique sont les plus visibles. Cette manifestation pacifiste n'avait d'autre objectif que de rappeler la compagnie Gazprom a ses responsabilités : cesser l'exploration de nouvelles ressources gazières pour se tourner vers les énergies renouvelables et lutter ainsi efficacement contre le changement climatique qui met péril l'Arctic, la Russie et le monde.
Kumi Naidoo sait pertinemment qu'en se rendant en Russie il risque d'être arrêté et rejoindre ses collègues dans les prisons russes. Cette détermination et ce courage sont justes admirables.
La lettre de Kumi Naidoo est reproduite ici.
Dear President Putin
Following the refusal yesterday of bail for our activists and a freelance photographer, and in response to your offer in Salekhard to engage in discussion over the fate of the Arctic, I request an urgent meeting with you.
I would of course be willing to meet you anywhere in the world, in a place of your choosing, but I ask that if possible our meeting is held at your earliest convenience in Russia.
Unlike the world leaders with whom you are more used to convening, I would not carry with me the power and influence of a government. Instead I would come equipped only as the representative of millions of people around the world, many of them Russian, whose fervent wish is to see an early end to the continued imprisonment of the thirty brave and peaceful men and women held in Murmansk.
Their fate is a matter of global concern. Therefore, I would come to you with an offer. I am willing to move my life to Russia for the duration of this affair. I would offer myself as a guarantor for the good conduct of the Greenpeace activists, were they to be released on bail. They, we, Greenpeace, do not believe ourselves to be above the law. We are willing to face the consequences of what we did, as long as those consequences are within a nation’s criminal code as any reasonable person understands that code to be.
It is clear from your own statements that you do not regard the activists as pirates, although that is the charge levelled against them. You, in common with millions around the world, know that in being accused of piracy they are charged with a crime that did not happen, that our activists are accused of an imaginary offence. Indeed, you have previously said that you have admiration for groups like Greenpeace, and that our protests inspire sympathy in you. Were our friends to be released on bail, I offer myself as security against the promise that the twenty-eight Greenpeace International activists will answer for their peaceful protest according to the criminal code of Russia.
The law, as we both know, does not apply the offence of piracy to the actions of peaceful protesters. I therefore ask you to use any avenues of action open to you as President of the Russian Federation to request that the excessive charges of piracy against the detainees are dropped, and that any charges brought are consistent with international and Russian law. I also respectfully ask that the two independent freelancers, who are not Greenpeace members, be immediately freed.
One day after the arrest of the activists, the United Nations issued its latest warning on the threat posed to all of us, to your nation, to mine, to the world, by climate change. The findings of the report, authored by our greatest scientific minds, imply that we cannot afford to prospect for and burn new sources of fossil fuels. That is why the protesters felt compelled to make the stand they did, a stand that was both peaceful and respectful of your nation.
My own personal history as a young activist in the anti-apartheid movement has taught me that dialogue is paramount, that in the interests of finding a common understanding we must be willing to talk. I believe that my offer to come to Moscow, to meet you, and to stay there, affords us such an opportunity. This continued affair benefits nobody, including the great nation of Russia, and certainly not the families and friends of the people in prison.
I appreciate the risk that my coming to Russia entails. Last year I was part of a peaceful protest that was identical in almost every respect to the one carried out by my colleagues. Our peaceful protest last year was witnessed by the Russian coast guard, who refused to intervene when requested to by Gazprom because they understood that our actions posed no threat to the safety of people or property. But one year later the activists who did exactly the same thing now face a charge of piracy and the prospect of years in jail. In coming to Russia, I do not expect to share their fate, but it is a risk I am willing to take in order to find with you that common understanding.
Sincerely
Kumi Naidoo
Executive Director
Greenpeace International
Following the refusal yesterday of bail for our activists and a freelance photographer, and in response to your offer in Salekhard to engage in discussion over the fate of the Arctic, I request an urgent meeting with you.
I would of course be willing to meet you anywhere in the world, in a place of your choosing, but I ask that if possible our meeting is held at your earliest convenience in Russia.
Unlike the world leaders with whom you are more used to convening, I would not carry with me the power and influence of a government. Instead I would come equipped only as the representative of millions of people around the world, many of them Russian, whose fervent wish is to see an early end to the continued imprisonment of the thirty brave and peaceful men and women held in Murmansk.
Their fate is a matter of global concern. Therefore, I would come to you with an offer. I am willing to move my life to Russia for the duration of this affair. I would offer myself as a guarantor for the good conduct of the Greenpeace activists, were they to be released on bail. They, we, Greenpeace, do not believe ourselves to be above the law. We are willing to face the consequences of what we did, as long as those consequences are within a nation’s criminal code as any reasonable person understands that code to be.
It is clear from your own statements that you do not regard the activists as pirates, although that is the charge levelled against them. You, in common with millions around the world, know that in being accused of piracy they are charged with a crime that did not happen, that our activists are accused of an imaginary offence. Indeed, you have previously said that you have admiration for groups like Greenpeace, and that our protests inspire sympathy in you. Were our friends to be released on bail, I offer myself as security against the promise that the twenty-eight Greenpeace International activists will answer for their peaceful protest according to the criminal code of Russia.
The law, as we both know, does not apply the offence of piracy to the actions of peaceful protesters. I therefore ask you to use any avenues of action open to you as President of the Russian Federation to request that the excessive charges of piracy against the detainees are dropped, and that any charges brought are consistent with international and Russian law. I also respectfully ask that the two independent freelancers, who are not Greenpeace members, be immediately freed.
One day after the arrest of the activists, the United Nations issued its latest warning on the threat posed to all of us, to your nation, to mine, to the world, by climate change. The findings of the report, authored by our greatest scientific minds, imply that we cannot afford to prospect for and burn new sources of fossil fuels. That is why the protesters felt compelled to make the stand they did, a stand that was both peaceful and respectful of your nation.
My own personal history as a young activist in the anti-apartheid movement has taught me that dialogue is paramount, that in the interests of finding a common understanding we must be willing to talk. I believe that my offer to come to Moscow, to meet you, and to stay there, affords us such an opportunity. This continued affair benefits nobody, including the great nation of Russia, and certainly not the families and friends of the people in prison.
I appreciate the risk that my coming to Russia entails. Last year I was part of a peaceful protest that was identical in almost every respect to the one carried out by my colleagues. Our peaceful protest last year was witnessed by the Russian coast guard, who refused to intervene when requested to by Gazprom because they understood that our actions posed no threat to the safety of people or property. But one year later the activists who did exactly the same thing now face a charge of piracy and the prospect of years in jail. In coming to Russia, I do not expect to share their fate, but it is a risk I am willing to take in order to find with you that common understanding.
Sincerely
Kumi Naidoo
Executive Director
Greenpeace International
Dans un entretien au Figaro donné le 3 août, le député socialiste Christian Bataille en proposant de « remettre les écologistes à leur juste place », lance une nouvelle charge contre les défenseurs de l’environnement en général et les Verts en particulier. Je laisse le soin aux dirigeants de EELV de commenter les propos tenus par Monsieur Bataille contestant les choix du Président de la République de maintenir les équilibres politiques au sein de sa majorité. Mais je ne résiste pas à l’envie de rappeler à cher Christian qu’il se trompe bataille.
Depuis le Rapport Meadow, en 1972 tout de même, de nombreux observateurs s’interrogent sur les limites d’une croissance économique érigée en modèle structurant la société. Depuis la présentation en 1987 par Madame Gro Harlem Brundtland du célèbre rapport « Notre futur commun » le concept de développement durable a fait son chemin. Plus récemment le Grenelle environnement porté par le gouvernement Fillon a mis en évidence l’intérêt de relancer la croissance verte… Enfin, le Président François Hollande, a été élu en mettant en avant l’importance de conduire une transition écologique et sociale comme piste d’une sortie de crise. Que faut il de plus à Monsieur Bataille pour comprendre que le monde a changé et les ressorts anciens du dogme socialiste – produire des richesses pour les redistribuer – ne fonctionnent plus tout a fait comme hier… ?
Nous ne saurions trop lui conseiller de lire avec attention l’analyse toute récente faite par la nouvelle responsable de l'environnement aux Etats-Unis qui souligne que la prise en compte de l'environnement est bénéfique à l'économie et à la création d'emplois. Cette analyse est le fruit de décennies d'expérience dans ce grand pays. Gina McCarthy, nouvelle administratrice de l'Agence pour la protection de l'environnement (EPA), dans son premier grand discours prononcé à Harvard estime que ces constats devraient mettre fin au " faux dilemme " qui tendait à affirmer que la protection de l'environnement entravait la croissance économique.
La haute autorité américaine souligne par exemple l’effet bénéfique sur l’activité du secteur automobile qu’ont eu les normes plus strictes de consommation de carburant imposées par le gouvernement Obama en 2011. La contrainte aura eu pour effet la mise sur le marché de véhicules moins émetteurs et plus économes, redynamisant les ventes de voitures.
La haute autorité américaine souligne par exemple l’effet bénéfique sur l’activité du secteur automobile qu’ont eu les normes plus strictes de consommation de carburant imposées par le gouvernement Obama en 2011. La contrainte aura eu pour effet la mise sur le marché de véhicules moins émetteurs et plus économes, redynamisant les ventes de voitures.
Dans un domaine un peu différent, l'EPA souligne l’intérêt des mesures prises pour réduire la pollution par le mercure, les particules fines, les suies, le dioxyde de soufre et d'autres substances toxiques pour contribuer à la rédaction des dépenses de santé et stimuler l’innovation notamment dans le domaine des énergies renouvelables. L’institution met en parallèle la réduction de 70 % ces émissions des polluants courants par rapport à 1970, et le taux de croissance de 200 % de l’économie nationale sur la même période. Dont acte.
Alors que la plupart des entreprises ont cessé d'opposer environnement et performance économique, alors que les principaux syndicats n'opposent plus, depuis plusieurs années, préservation de l'emploi et prise en compte des enjeux écologiques, il serait temps que le Parti Socialiste explique à ses ténors – dont Christian Bataille est un noble représentant – que l’avenir est aux technologies propres, aux pratiques respectueuses de l’environnement, aux dépenses de réparation évitées, à l’exploitation des ressources renouvelables… et que le socialisme sera écologiste ou ne sera pas !
Bruno Rebelle |
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Directeur de Transitions, agence conseil en développement durable Ancien responsable de Greenpeace en France et à l'international |
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| Par Bruno REBELLE | Jeudi 24 Octobre 2013 à 16:42 | 0 commentaire