Le gouvernement met un coup d’arrêt au développement du solaire. Motif : ces développements coûteraient trop cher aux finances publiques. On se moque vraiment du monde. Qui ou quoi permet de dire que le développement de ces énergies coûte « trop » cher. Et trop cher par rapport à quoi ? Par rapport aux milliards lâchés sans contre partie aux banques pour sauver un système financier structurellement délétère. Par rapport aux milliards investis pendant des années pour financer une production électronucléaire génératrice de dangers majeurs – notamment le risque de prolifération – et d’impasses durable – en particulier en matière de gestion des déchets. Par rapport aux millions engagés pour la sécurisation toute relative des mines d’uranium exploitées au Niger – pays théoriquement souverain d’Afrique subsaharienne - par Areva – supposé champion industriel français.
On se moque aussi du monde quand on entend les journalistes commenter la décision française et nous dire que c’est « normal » puisque ces subventions serviraient à subventionner les importations de panneaux solaires chinois… S’il est vrai qu’il est nécessaire d’importer des panneaux solaires chinois, il serait plus intéressant de se demander pourquoi, ces importations sont aujourd’hui incontournables. Soulignons par exemple qu’il y a quelques années l’entreprise Photowatt basée à Bourguoin en Isère, c’est à dire en France !!!, cherchait désespérément des soutiens auprès de partenaires français publics ou privés pour financer son développement afin de dupliquer sa production pour alimenter un marché qui commençait à exploser. Areva avait écarté l’option de s’associer à Photowatt en dépit de capacités indéniables de financement du champion atomique. Cette « myopie » industrielle était probablement motivée par l’inquiétude de voir, un jour, le soleil faire de l‘ombre à l’atome.
On se moque encore plus du monde quand on entend le même journaliste de France Info énumérer les sources de productions d’électricité et leurs contributions au mix énergétique, un peu comme s’il récitait un prospectus publicitaire d’EDF, pour conclure que le solaire ne représente qu’un très faible pourcentage du « chauffage » dont on a besoin en ces période de grands froids… Aurons nous le plaisir d’entendre un jour un journaliste, sur France Info, ou ailleurs nous dire que l’extrême fragilité de notre approvisionnement électrique en période de grands froids et justement liée au choix stupide fait depuis des décennies en France de promouvoir le chauffage électrique. Ce mode de chauffage est le moins performant sur le plan du bilan thermodynamique. Il est le plus couteux à la consommation. Il est aussi le plus difficile à gérer pour le réseau électrique générant des appels de puissance très difficile à réguler. Le même journaliste pourrait alors souligner la persistance dans l’ineptie de la politique énergétique française depuis quelques décennies : primauté donnée à la production électronucléaire; nécessité de promouvoir la consommation d’électricité pour absorber la surproduction structurelle du parc nucléaire; tentatives de rattrapage pour aider (un peu) les filières renouvelables constatant que nos voisins européens et que nos concurrents chinois ou indiens prenaient une avance colossale; systèmes mal calibrés d’encouragement à la consommation des énergies renouvelables ; constats attristés de voir que le retard industriel français sur ces technologies pourrait bien être rédhibitoire… et finalement coup d’arrêt au développement naissant d’une industrie que tout le monde considère comme l’industrie d’avenir… Tout le monde sauf le gouvernement français qui continue à danser un triste tango en matière de politique énergétique… A moins qu’il n’y ait tout simplement pas de politique énergétique ?
On se moque aussi du monde quand on entend les journalistes commenter la décision française et nous dire que c’est « normal » puisque ces subventions serviraient à subventionner les importations de panneaux solaires chinois… S’il est vrai qu’il est nécessaire d’importer des panneaux solaires chinois, il serait plus intéressant de se demander pourquoi, ces importations sont aujourd’hui incontournables. Soulignons par exemple qu’il y a quelques années l’entreprise Photowatt basée à Bourguoin en Isère, c’est à dire en France !!!, cherchait désespérément des soutiens auprès de partenaires français publics ou privés pour financer son développement afin de dupliquer sa production pour alimenter un marché qui commençait à exploser. Areva avait écarté l’option de s’associer à Photowatt en dépit de capacités indéniables de financement du champion atomique. Cette « myopie » industrielle était probablement motivée par l’inquiétude de voir, un jour, le soleil faire de l‘ombre à l’atome.
On se moque encore plus du monde quand on entend le même journaliste de France Info énumérer les sources de productions d’électricité et leurs contributions au mix énergétique, un peu comme s’il récitait un prospectus publicitaire d’EDF, pour conclure que le solaire ne représente qu’un très faible pourcentage du « chauffage » dont on a besoin en ces période de grands froids… Aurons nous le plaisir d’entendre un jour un journaliste, sur France Info, ou ailleurs nous dire que l’extrême fragilité de notre approvisionnement électrique en période de grands froids et justement liée au choix stupide fait depuis des décennies en France de promouvoir le chauffage électrique. Ce mode de chauffage est le moins performant sur le plan du bilan thermodynamique. Il est le plus couteux à la consommation. Il est aussi le plus difficile à gérer pour le réseau électrique générant des appels de puissance très difficile à réguler. Le même journaliste pourrait alors souligner la persistance dans l’ineptie de la politique énergétique française depuis quelques décennies : primauté donnée à la production électronucléaire; nécessité de promouvoir la consommation d’électricité pour absorber la surproduction structurelle du parc nucléaire; tentatives de rattrapage pour aider (un peu) les filières renouvelables constatant que nos voisins européens et que nos concurrents chinois ou indiens prenaient une avance colossale; systèmes mal calibrés d’encouragement à la consommation des énergies renouvelables ; constats attristés de voir que le retard industriel français sur ces technologies pourrait bien être rédhibitoire… et finalement coup d’arrêt au développement naissant d’une industrie que tout le monde considère comme l’industrie d’avenir… Tout le monde sauf le gouvernement français qui continue à danser un triste tango en matière de politique énergétique… A moins qu’il n’y ait tout simplement pas de politique énergétique ?
Bruno Rebelle |
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Directeur de Transitions, agence conseil en développement durable Ancien responsable de Greenpeace en France et à l'international |
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| Par Bruno Rebelle | Vendredi 3 Décembre 2010 à 09:42 | 0 commentaire