C’est dans la nuit mexicaine que les négociateurs ont finalement trouvé un accord sur le climat, accord dont on peine encore à cerner la portée. Si tout le monde salue la relance du processus multilatéral, je crains pour ma part que Cancun n’est pas complètement chassé les fantômes de Copenhague. Au risque de n’être pas politiquement correct – j’assume pleinement – je dis qu’il y a un réel danger à s’enivrer d’enthousiasme juste pour faire oublier la gueule de bois que nous avait laissé l’étape danoise de la négociation.
Certes, il faut reconnaître que les négociateurs se sont effectivement engagés… à poursuivre la négociation !
On peut donc au minimum, être satisfait du fait que cette négociation qui avait marqué un sérieux coup d’arrêt fin 2009, ai redémarré avec en perspective la rencontre de Durban qui aura lieu fin 2011. Le nœud de cette étape sud africaine sera alors de donner du contenu à l’accord qui devrait faire suite au protocole de Kyoto qui lui arrivera à son terme fin 2012… Un nœud qui aurait du être délier à Copenhague. Le temps presse. On sait pertinemment qu’il faudra plus d’un an pour faire adopter un engagement collectif pour la période 2012 - 2020. Il n’est pas du tout certain que l’accord passé à Cancun de « poursuivre les discussions pour un cadre contraignant qui fera suite au protocole de Kyoto » soit suffisamment solide pour résister aux pressions des uns et pour dépasser les réticences des autres. Je fais l’hypothèse, probablement trop pessimiste, que les points durs restent bien en travers du chemin.
Il n’y a pas eu, par exemple, d’avancée majeure sur le processus de mesure et de vérification des engagements, processus dont on sait qu’il est essentiel à la solidité d’un accord contraignant et processus sur lequel Chinois et Américain restent opposés. Il n’y a pas non plus eu d’objectif arrêté pour fixer le minimum de réduction des émissions auquel les pays industrialisés devraient être contraints à l’échéance 2020. Or, on sait pertinemment que si l’on n’arrive pas à stopper l’augmentation des émissions globales avant 2015, il sera impossible de contenir le réchauffement planétaire dans la limite de 2°C. On sait aussi qu’au delà de ces 2°C de réchauffement nous perdrons probablement le contrôle de la machine climatique… On sait enfin que 2015, c’est demain !
C’est probablement le décalage persistant entre cet impératif de réduction souligné à maintes reprises par les experts du GIEC et les engagements – encore informels - des pays industrialisés qui est le plus inquiétant. Le « gap » est énorme, et pour le combler il faudra des politiques nationales extrêmement volontaristes. L’observation du terrain franco-français où l’on écarte la taxe carbone, où l’on stoppe net le développement des énergies renouvelables, où l’on ne change rien aux tendances d’aménagement qui donnent la priorité aux transports routiers, est une indication de la difficulté de voir les engagements de tribune, à Cancun ou ailleurs, se traduire en mesures opérationnelles concrètes.
Il y a cependant quelques lueurs d’espoir qui nous viennent de Cancun et qu’il serait déplacé de passer sous silence. La constitution d’un « Fonds vert » pour financer les efforts de réduction des émissions et d’adaptation aux conséquences déjà perceptibles du changement climatique, des pays en développement est une avancée remarquable. Elle souligne la nécessaire solidarité qui doit fonder la négociation sur le climat. Dans un registre proche l’instauration prochaine d’un mécanisme de compensation de la déforestation évitée, vient à point nommer pour prendre en compte cette problématique à l’origine de presque 20% des émissions globales en même qu’elle contribue à une dégradation dangereuse de la biodiversité mondiale. Soulignons que ces deux mécanismes sont essentiels pour redonner confiance aux pays en développement, confiance elle même indispensable à leur adhésion au futur accord qui pourrai voir le jour à Durban.
Alors oui gardons espoir, mais restons déterminés pour confirmer que Cancun aura su chasser les fantômes de Copenhague !
Certes, il faut reconnaître que les négociateurs se sont effectivement engagés… à poursuivre la négociation !
On peut donc au minimum, être satisfait du fait que cette négociation qui avait marqué un sérieux coup d’arrêt fin 2009, ai redémarré avec en perspective la rencontre de Durban qui aura lieu fin 2011. Le nœud de cette étape sud africaine sera alors de donner du contenu à l’accord qui devrait faire suite au protocole de Kyoto qui lui arrivera à son terme fin 2012… Un nœud qui aurait du être délier à Copenhague. Le temps presse. On sait pertinemment qu’il faudra plus d’un an pour faire adopter un engagement collectif pour la période 2012 - 2020. Il n’est pas du tout certain que l’accord passé à Cancun de « poursuivre les discussions pour un cadre contraignant qui fera suite au protocole de Kyoto » soit suffisamment solide pour résister aux pressions des uns et pour dépasser les réticences des autres. Je fais l’hypothèse, probablement trop pessimiste, que les points durs restent bien en travers du chemin.
Il n’y a pas eu, par exemple, d’avancée majeure sur le processus de mesure et de vérification des engagements, processus dont on sait qu’il est essentiel à la solidité d’un accord contraignant et processus sur lequel Chinois et Américain restent opposés. Il n’y a pas non plus eu d’objectif arrêté pour fixer le minimum de réduction des émissions auquel les pays industrialisés devraient être contraints à l’échéance 2020. Or, on sait pertinemment que si l’on n’arrive pas à stopper l’augmentation des émissions globales avant 2015, il sera impossible de contenir le réchauffement planétaire dans la limite de 2°C. On sait aussi qu’au delà de ces 2°C de réchauffement nous perdrons probablement le contrôle de la machine climatique… On sait enfin que 2015, c’est demain !
C’est probablement le décalage persistant entre cet impératif de réduction souligné à maintes reprises par les experts du GIEC et les engagements – encore informels - des pays industrialisés qui est le plus inquiétant. Le « gap » est énorme, et pour le combler il faudra des politiques nationales extrêmement volontaristes. L’observation du terrain franco-français où l’on écarte la taxe carbone, où l’on stoppe net le développement des énergies renouvelables, où l’on ne change rien aux tendances d’aménagement qui donnent la priorité aux transports routiers, est une indication de la difficulté de voir les engagements de tribune, à Cancun ou ailleurs, se traduire en mesures opérationnelles concrètes.
Il y a cependant quelques lueurs d’espoir qui nous viennent de Cancun et qu’il serait déplacé de passer sous silence. La constitution d’un « Fonds vert » pour financer les efforts de réduction des émissions et d’adaptation aux conséquences déjà perceptibles du changement climatique, des pays en développement est une avancée remarquable. Elle souligne la nécessaire solidarité qui doit fonder la négociation sur le climat. Dans un registre proche l’instauration prochaine d’un mécanisme de compensation de la déforestation évitée, vient à point nommer pour prendre en compte cette problématique à l’origine de presque 20% des émissions globales en même qu’elle contribue à une dégradation dangereuse de la biodiversité mondiale. Soulignons que ces deux mécanismes sont essentiels pour redonner confiance aux pays en développement, confiance elle même indispensable à leur adhésion au futur accord qui pourrai voir le jour à Durban.
Alors oui gardons espoir, mais restons déterminés pour confirmer que Cancun aura su chasser les fantômes de Copenhague !
Bruno Rebelle |
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Directeur de Transitions, agence conseil en développement durable Ancien responsable de Greenpeace en France et à l'international |
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| Par Bruno Rebelle | Samedi 11 Décembre 2010 à 14:53 | 0 commentaire