La fin de l’année 2010 a été marquée par la valse hésitation du gouvernement sur les modalités d’accompagnement du développement de la filière photovoltaïque. Une mauvaise valse, dont le dernier temps est un temps d’arrêt. Un coup de semonce pour une industrie en devenir a qui on annonce soudainement qu’un brouillard à couper au couteau étouffe toute exercice de prospective.
Bien sûr il fallait revoir certaines règles, certains tarifs et certaines exonérations d’impôts. Mais pourquoi diable le faire avec autant de brutalité et surtout aussi peu de perspective. Tant de choses ont été dites sur le sujet, tant de critiques ont été formulées qu’on aurait pu penser que le gouvernement comprendrait qu’il y avait au delà du sujet technique un problème de méthode. Et bien non, une fois de plus l’autisme gouvernemental le plus crasse aura repris le dessus et début 2011 on remet cela dans un autre domaine.
Cette fois ce sont les aides à la conversion en agriculture biologique qui sont amputées. Si un des arguments pour mettre un coup d’arrêt au développement du solaire était que la France aurait déjà atteint voire dépasser ses objectifs de développement dans le photovoltaïque - objectifs pourtant très en deçà des capacités réelles et surtout des pratiques des pays voisins – rien de tel pour le bio.
Certes le taux de conversion d’exploitation en bio a très fortement progressé ces deux dernières années mais la production française est encore très loin de répondre à la demande également croissante.
Au delà des débats stratégiques et des arguties techniques sur les fausses bonnes raisons de ces mesures dites d’économies, il convient surtout de souligner l’incohérence de politiques dénuées de toute continuité alors même qu’elles sont sensées accompagnées des transformations de long terme.
L’industrie du photovoltaïque ne peut se développer en un an. Comment peut on se plaindre que les panneaux solaires sont construits en Chine et prendre des mesures qui refrènent l’implantation d’une usine de fabrication sur l’Ecoparc de Blanquefort à coté de Bordeaux, les investisseurs ayant été logiquement refroidis par l’effondrement des mesures de soutien à l’installation de panneaux photovoltaïques. Comment passer sous silence les dizaines de milliers d’emplois, dans les secteurs connexes de l’équipement et de l’installation, des emplois non délocalisables qui se trouvent en souffrance du fait de l’absence de progressivité dans les changements des règles du jeu économique.
De la même façon, la conversion d’une exploitation agricole en agriculture biologique est un processus long qui demande au moins 3 ans d’engagement. C’est aussi un processus qui nécessite une visibilité sur le marché à moyen et long terme.
Comment engager la mutation écologique et sociale de l’économie dans un contexte où le gouvernement dit blanc hier et noir aujourd’hui. Il ne sert à rien de souligner les ambitions du Grenelle environnement et de faire l’apologie de l’économie verte, si on accompagne pas ces déclarations de la cohérence nécessaire sur le moyen et le long terme.
Il est grand temps de sortir de la gestion du quotidien et de passer à la mise en perspective. Gouverner c’est prévoir, gouverner c’est accompagner les changements de long terme…
Ce n’est pas l’image qui nous est donnée aujourd’hui où la Ministre de l’écologie, Nathalie Kosciusko Morizet semble passer plus de temps à gérer les stocks de glycol des aéroports parisiens qu’à tracer les perspectives qui donneront aux entreprises qui font le pari d’une mutation profonde de leurs pratiques, la visibilité et la sécurité dont elles ont besoin.
Bien sûr il fallait revoir certaines règles, certains tarifs et certaines exonérations d’impôts. Mais pourquoi diable le faire avec autant de brutalité et surtout aussi peu de perspective. Tant de choses ont été dites sur le sujet, tant de critiques ont été formulées qu’on aurait pu penser que le gouvernement comprendrait qu’il y avait au delà du sujet technique un problème de méthode. Et bien non, une fois de plus l’autisme gouvernemental le plus crasse aura repris le dessus et début 2011 on remet cela dans un autre domaine.
Cette fois ce sont les aides à la conversion en agriculture biologique qui sont amputées. Si un des arguments pour mettre un coup d’arrêt au développement du solaire était que la France aurait déjà atteint voire dépasser ses objectifs de développement dans le photovoltaïque - objectifs pourtant très en deçà des capacités réelles et surtout des pratiques des pays voisins – rien de tel pour le bio.
Certes le taux de conversion d’exploitation en bio a très fortement progressé ces deux dernières années mais la production française est encore très loin de répondre à la demande également croissante.
Au delà des débats stratégiques et des arguties techniques sur les fausses bonnes raisons de ces mesures dites d’économies, il convient surtout de souligner l’incohérence de politiques dénuées de toute continuité alors même qu’elles sont sensées accompagnées des transformations de long terme.
L’industrie du photovoltaïque ne peut se développer en un an. Comment peut on se plaindre que les panneaux solaires sont construits en Chine et prendre des mesures qui refrènent l’implantation d’une usine de fabrication sur l’Ecoparc de Blanquefort à coté de Bordeaux, les investisseurs ayant été logiquement refroidis par l’effondrement des mesures de soutien à l’installation de panneaux photovoltaïques. Comment passer sous silence les dizaines de milliers d’emplois, dans les secteurs connexes de l’équipement et de l’installation, des emplois non délocalisables qui se trouvent en souffrance du fait de l’absence de progressivité dans les changements des règles du jeu économique.
De la même façon, la conversion d’une exploitation agricole en agriculture biologique est un processus long qui demande au moins 3 ans d’engagement. C’est aussi un processus qui nécessite une visibilité sur le marché à moyen et long terme.
Comment engager la mutation écologique et sociale de l’économie dans un contexte où le gouvernement dit blanc hier et noir aujourd’hui. Il ne sert à rien de souligner les ambitions du Grenelle environnement et de faire l’apologie de l’économie verte, si on accompagne pas ces déclarations de la cohérence nécessaire sur le moyen et le long terme.
Il est grand temps de sortir de la gestion du quotidien et de passer à la mise en perspective. Gouverner c’est prévoir, gouverner c’est accompagner les changements de long terme…
Ce n’est pas l’image qui nous est donnée aujourd’hui où la Ministre de l’écologie, Nathalie Kosciusko Morizet semble passer plus de temps à gérer les stocks de glycol des aéroports parisiens qu’à tracer les perspectives qui donneront aux entreprises qui font le pari d’une mutation profonde de leurs pratiques, la visibilité et la sécurité dont elles ont besoin.
Bruno Rebelle |
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Directeur de Transitions, agence conseil en développement durable Ancien responsable de Greenpeace en France et à l'international |
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| Par Bruno Rebelle | Mercredi 5 Janvier 2011 à 13:00 | 0 commentaire