1mn 27secondes c’est à peu près le temps que le président aura consacré à la question écologique dans son show télévisé d’hier. Je ne m’attarde pas sur le coté « mascarade » de l’exercice, d’autres feront cela mieux que moi. Un commentaire toute de même sur cet « entretien » dans lequel on ne sait plus qui pose les questions et qui est sensé y répondre. D’un côté, un président directeur d’école (plutôt cour d’école d’ailleurs vu le peu de hauteur des prises de position du chef de l’état) qui tance ces interviewers, les mets sous pression de répondre à « ses » questions. De l’autre des interviewers, plus animateurs médiatiques que journalistes consciencieux. Et pour les téléspectateurs une litanie de déclarations présidentielles qui ne sont même pas challengées par ses interlocuteurs. Par exemple, il n’était pas très compliqué de pousser le président à expliquer le calcul lui permettant de déclarer que le régime des retraites serait excédentaire en 2020, quand tous les spécialistes du sujet ont démontré depuis des mois le contraire… Passons sur la forme… nous y sommes malheureusement trop habitué !
Revenons sur le fond de nos préoccupations. Comment peut on accepter qu’après l’échec de Copenhague, à 10 jours a peine de l’ouverture d’une nouvelle étape des négociations internationales sur le climat à Cancun rien ne soit dit de cet enjeu majeur qu’est la réduction des émissions de gaz à effet de serre ? Pourtant la problématique climat énergie imposera, que Nicolas Sarkozy l’accepte ou non, des transformations profondes des modes de productions et devrait conduire à des modifications non moins profondes de nos modes de consommation. Comment se satisfaire qu’à quelques semaines d’une année de la biodiversité qui sera passée presque inaperçue le chef de l’Etat n’ai pas un petit mot sur l’épuisement des ressources naturelles qui la aussi met en péril certains secteurs d’activité – la pêche en particulier - dont il faudrait repenser radicalement l’organisation ? Comment imaginer qu’au moment où tous les voyants sont au rouge pour souligner l’importance des relations entre environnement et santé et l’impact des pollutions diffuses sur la multiplications des cancers et les dérèglements hormonaux, le Président n’ait pas l’idée de faire le lien entre ces nouveaux risques et l’équilibre des comptes de la sécurité sociale ou même les enjeux de son nouveau sujet fétiche : la dépendance ?
Cette absence d’attention aux préoccupations environnementales qui pèsent de plus en plus sur l’ensemble de l’organisation de notre société est effrayante. Elle marque un peu plus l’autisme du Président de la République. Elle révèle surtout son absence de vision sur les ressorts qui créeront de la stabilité et de la sécurité. Je ne parle même pas de solidarité tant on sait que cette valeur est étrangère à la sémantique sarkozienne. En effet qui peut aujourd’hui nier que les crises climatiques et énergétiques sont et seront le carburant des grands conflits armés ? Qui peut ignorer encore que l’injustice environnementale, qui fait que les ménages les plus modestes sont aussi ceux qui sont les plus directement exposés aux risques environnementaux, n’est pas un nouvel accélérateur de la fracture sociale ? Qui peut encore refuser de reconsidérer l’organisation de l’agriculture, de la pêche ou de certains secteurs industriels pour adapter ces activités aux limites écologiques de notre planète et ainsi préserver les emplois de demain et développer ceux d’après demain…?
Le satisfécit donné à Borloo et le compliment porté aux compétences indéniables de NKM ne suffit pas à me rassurer. Dans ce régime « hyper présidentiel » il nous faudrait un « hyper président » au moins conscient des enjeux écologiques. Le show d’hier nous prouve juste le contraire. Il faudra probablement que Nicolas Hulot rappelle une nouvelle fois Nicolas Sarkozy.
Revenons sur le fond de nos préoccupations. Comment peut on accepter qu’après l’échec de Copenhague, à 10 jours a peine de l’ouverture d’une nouvelle étape des négociations internationales sur le climat à Cancun rien ne soit dit de cet enjeu majeur qu’est la réduction des émissions de gaz à effet de serre ? Pourtant la problématique climat énergie imposera, que Nicolas Sarkozy l’accepte ou non, des transformations profondes des modes de productions et devrait conduire à des modifications non moins profondes de nos modes de consommation. Comment se satisfaire qu’à quelques semaines d’une année de la biodiversité qui sera passée presque inaperçue le chef de l’Etat n’ai pas un petit mot sur l’épuisement des ressources naturelles qui la aussi met en péril certains secteurs d’activité – la pêche en particulier - dont il faudrait repenser radicalement l’organisation ? Comment imaginer qu’au moment où tous les voyants sont au rouge pour souligner l’importance des relations entre environnement et santé et l’impact des pollutions diffuses sur la multiplications des cancers et les dérèglements hormonaux, le Président n’ait pas l’idée de faire le lien entre ces nouveaux risques et l’équilibre des comptes de la sécurité sociale ou même les enjeux de son nouveau sujet fétiche : la dépendance ?
Cette absence d’attention aux préoccupations environnementales qui pèsent de plus en plus sur l’ensemble de l’organisation de notre société est effrayante. Elle marque un peu plus l’autisme du Président de la République. Elle révèle surtout son absence de vision sur les ressorts qui créeront de la stabilité et de la sécurité. Je ne parle même pas de solidarité tant on sait que cette valeur est étrangère à la sémantique sarkozienne. En effet qui peut aujourd’hui nier que les crises climatiques et énergétiques sont et seront le carburant des grands conflits armés ? Qui peut ignorer encore que l’injustice environnementale, qui fait que les ménages les plus modestes sont aussi ceux qui sont les plus directement exposés aux risques environnementaux, n’est pas un nouvel accélérateur de la fracture sociale ? Qui peut encore refuser de reconsidérer l’organisation de l’agriculture, de la pêche ou de certains secteurs industriels pour adapter ces activités aux limites écologiques de notre planète et ainsi préserver les emplois de demain et développer ceux d’après demain…?
Le satisfécit donné à Borloo et le compliment porté aux compétences indéniables de NKM ne suffit pas à me rassurer. Dans ce régime « hyper présidentiel » il nous faudrait un « hyper président » au moins conscient des enjeux écologiques. Le show d’hier nous prouve juste le contraire. Il faudra probablement que Nicolas Hulot rappelle une nouvelle fois Nicolas Sarkozy.
Bruno Rebelle |
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Directeur de Transitions, agence conseil en développement durable Ancien responsable de Greenpeace en France et à l'international |
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| Par Bruno Rebelle | Mercredi 17 Novembre 2010 à 09:16 | 0 commentaire