Les gaz des schistes suscitent des débats houleux, aux Etats Unis, en France et au Québec. Le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec, Pierre Arcand, vient de rendre le rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) sur le développement de l’industrie des gaz de schiste au Québec. Le BAPE est un peu l’équivalent de notre Commission nationale du débat public. Un peu seulement car la CNDP fait bien pâle figure à coté du BAPE. Que ce soit en matière d’indépendance, de densité des études et rapports publiés ou de transparence des concertations, notre système français gagnerait beaucoup à s’inspirer des mécanismes canadiens d’évaluation des risques environnementaux et de conduite des débats publics.
Il n’est dès lors pas surprenant de constater que le Ministre québécois conditionne la poursuite des travaux d’exploration des gisements potentiels de gaz de schistes à la mise en œuvre d’un processus d’évaluation environnementale stratégique, suivant en cela la principale recommandation du rapport du BAPE qui fait 43 constats sur la problématique et n’émet pas moins d’un centaine d’avis pour traiter cet épineux dossier.
Un des principaux constats du rapport du BAPE est de souligner l’état très parcellaire des connaissances autour des gaz et huiles de schiste, des modalités de leur extraction et des impacts environnementaux de cette exploitation. La mise en œuvre d’une évaluation approfondie semble donc l’attitude de précaution la plus responsable. Certains, l’industrie québécoise notamment, voient dans cette investigation supplémentaire un moratoire qui cache mal son nom. D’autres, les écologistes les plus radicaux, interprètent cette décision comme une façon habile pour le gouvernement québécois de gagner du temps au moment où sa côte d’impopularité bat des records. J’y vois pour ma part, une forme de sagesse qui consiste à analyser plus en profondeur les tenants et les aboutissants d’une problématique encore mal connue. J’y vois aussi une façon intelligente de consolider une position consensuelle et de pacifier les débats.
Je suis d’autant plus confiant que l’on parle bien d’une évaluation environnementale stratégique dont l’objet serait au delà de « l’évaluation des impacts et des risques environnementaux et la définition des seuils d’acceptabilité et des méthodes de mitigation appropriée » de cerner « la pertinence socio-économique de l’exploitation » de cette ressource. Tout est là : c’est bien l’interrogation de la pertinence du développement de cette nouvelle technologie. Une pertinence qui, bien évidemment, doit être analysée, au Québec comme en France, en rapport aux enjeux des politiques énergétiques nationales et internationales : sécurité d’approvisionnement, lutte contre le changement climatique, protection de l’environnement local…
Faisons donc le pari qu’après s’être donné 6 mois (de septembre 2010 à février 2011) pour conduire une première série d’audiences, recevoir presque 200 rapports et contributions de toutes origines et produire un rapport déjà très complet recommandant de conduire une évaluation environnementale stratégique, les autorités de la « Belle province » engageront avec le même sérieux un questionnement de qualité sur la pertinence d’exploiter, dans des conditions problématiques, des combustibles fossiles dont le monde, en général, et le Canada, en particulier, devraient apprendre à se passer.
Espérons aussi, que notre ministre française de l’écologie ait la sagesse d’engager une telle évaluation stratégique avant que les citoyens, les associations et les territoires concernés ne l’imposent. Le débat y gagnerait en qualité et en perspective.
Il n’est dès lors pas surprenant de constater que le Ministre québécois conditionne la poursuite des travaux d’exploration des gisements potentiels de gaz de schistes à la mise en œuvre d’un processus d’évaluation environnementale stratégique, suivant en cela la principale recommandation du rapport du BAPE qui fait 43 constats sur la problématique et n’émet pas moins d’un centaine d’avis pour traiter cet épineux dossier.
Un des principaux constats du rapport du BAPE est de souligner l’état très parcellaire des connaissances autour des gaz et huiles de schiste, des modalités de leur extraction et des impacts environnementaux de cette exploitation. La mise en œuvre d’une évaluation approfondie semble donc l’attitude de précaution la plus responsable. Certains, l’industrie québécoise notamment, voient dans cette investigation supplémentaire un moratoire qui cache mal son nom. D’autres, les écologistes les plus radicaux, interprètent cette décision comme une façon habile pour le gouvernement québécois de gagner du temps au moment où sa côte d’impopularité bat des records. J’y vois pour ma part, une forme de sagesse qui consiste à analyser plus en profondeur les tenants et les aboutissants d’une problématique encore mal connue. J’y vois aussi une façon intelligente de consolider une position consensuelle et de pacifier les débats.
Je suis d’autant plus confiant que l’on parle bien d’une évaluation environnementale stratégique dont l’objet serait au delà de « l’évaluation des impacts et des risques environnementaux et la définition des seuils d’acceptabilité et des méthodes de mitigation appropriée » de cerner « la pertinence socio-économique de l’exploitation » de cette ressource. Tout est là : c’est bien l’interrogation de la pertinence du développement de cette nouvelle technologie. Une pertinence qui, bien évidemment, doit être analysée, au Québec comme en France, en rapport aux enjeux des politiques énergétiques nationales et internationales : sécurité d’approvisionnement, lutte contre le changement climatique, protection de l’environnement local…
Faisons donc le pari qu’après s’être donné 6 mois (de septembre 2010 à février 2011) pour conduire une première série d’audiences, recevoir presque 200 rapports et contributions de toutes origines et produire un rapport déjà très complet recommandant de conduire une évaluation environnementale stratégique, les autorités de la « Belle province » engageront avec le même sérieux un questionnement de qualité sur la pertinence d’exploiter, dans des conditions problématiques, des combustibles fossiles dont le monde, en général, et le Canada, en particulier, devraient apprendre à se passer.
Espérons aussi, que notre ministre française de l’écologie ait la sagesse d’engager une telle évaluation stratégique avant que les citoyens, les associations et les territoires concernés ne l’imposent. Le débat y gagnerait en qualité et en perspective.
Bruno Rebelle |
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Directeur de Transitions, agence conseil en développement durable Ancien responsable de Greenpeace en France et à l'international |
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| Par Bruno Rebelle | Mercredi 9 Mars 2011 à 14:45 | 0 commentaire